Faits saillants de ce que les acteurs doivent savoir au sujet des connaissances scientifiques qui ont étayé la nouvelle version du Code de pratiques pour le soin et la manipulation des porcs

Le processus d’élaboration du code de pratiques est coordonné par le Conseil national pour les soins aux animaux d’élevage (CNSAE), le chef de file national en matière de soins aux animaux d’élevage au Canada. Le CNSAE réunit des producteurs et d’autres représentants du secteur agroalimentaire, des groupes voués au bien-être des animaux, des agences d’exécution ainsi que le gouvernement en chapeautant un modèle de prise de décisions concertées pour faire progresser le bien-être des animaux d’élevage.

Pour les acteurs, l’une des choses importantes, lorsqu’il s’agit de comprendre la base de connaissances qui sous-tend la version préliminaire du Code pour les porcs, est de comprendre les résultats de l’examen du Comité scientifique, qui a joué un rôle vital dans le processus d’élaboration du code.

Le présent Résumé : La science du Code pour les porcs est un outil de transmission de ces connaissances. Il présente les faits saillants du rapport du Comité scientifique sur les questions de bien-être prioritaires.

La version intégrale du rapport d’examen du Comité scientifique, ainsi que d’autres informations sur tous les aspects du Code pour les porcs et sur le processus d’élaboration du code, sont disponibles sur le site www.nfacc.ca/codes-de-pratiques/porcs.

Résumé : La science du Code pour les porcs

Cinq grands domaines de nouvelles connaissances

Ce que dit la science sur les questions clés

Logement des truies

Les stalles de gestation sont un point de mire du débat sur le bien-être animal dans la production porcine. Ces stalles sont couramment et largement utilisées dans l’industrie canadienne, mais les pressions s’accentuent pour qu’on les abandonne au profit de solutions de rechange fondées sur le logement collectif.

Le Comité scientifique a examiné la recherche sur le bien-être des porcs liée aux stalles de gestation et aux options de logement collectif et a fourni une évaluation des conclusions connues de la recherche pour chaque système.

Ce que dit la science. Des options de logement collectif viables sont apparues. Il est possible d’obtenir une productivité et une santé égales ou supérieures avec les systèmes de logement collectif, comparativement aux stalles de gestation individuelles, à condition que ces systèmes collectifs soient bien aménagés et gérés.

Les stalles de gestation présentent d’importants avantages pour le bien-être. Le principal est qu’elles protègent les truies en empêchant les agressions entre elles. De plus, l’atmosphère contrôlée des stalles permet aux producteurs de maximiser la surveillance et les soins alimentaires des animaux.

Cependant, les preuves scientifiques montrent que les stalles ont aussi des effets négatifs sur le bien-être des truies. Premièrement, elles restreignent leur liberté de mouvement. Deuxièmement, elles limitent leur capacité d’exprimer des comportements naturels. Ces deux conditions sont maintenant communément acceptées dans la communauté scientifique comme étant essentielles à de bonnes pratiques de bien-être.

Les truies qui passent de longues périodes en stalle sont limitées dans leurs interactions sociales et leurs comportements d’exploration et de recherche de nourriture. Elles sont aussi limitées dans leur exercice physique, ce qui réduit leur masse musculaire et la force de leurs os. De plus, les truies en stalle ont moins de temps de repos en position confortable et présentent davantage de « stéréotypies », c’est-à-dire d’actions ou de mouvements répétitifs qui sont signes d’agitation, de stress, d’inconfort, de frustration générale ou qui ont d’autres implications négatives pour le bien-être.

La science et les innovations connexes ont avancé au point où il existe des solutions de rechange viables à l’utilisation des stalles de gestation. Les systèmes de logement collectif, également appelés systèmes en stabulation libre, ont des avantages pour la liberté de mouvement et la possibilité d’exprimer des comportements naturels. Toutefois ces systèmes ont leurs propres défauts, notamment le risque accru d’agressions entre les animaux, qui peut faire craindre pour leur bien-être. Ils doivent être bien structurés et gérés pour réduire ce risque d’agression.

Prise en charge de la douleur

La prise en charge de la douleur est un autre point de mire du débat sur le bien-être animal, surtout en ce qui concerne les interventions comme la castration. Dans son examen, le Comité scientifique a exploré les solutions pratiques de contrôle de la douleur.

Ce que dit la science.La science confirme que la castration est une expérience douloureuse. La douleur postopératoire est aussi préoccupante pendant plusieurs heures au moins après la fin de l’intervention.

L’examen a déterminé qu’il existe de nombreuses options pour atténuer la douleur aux deux étapes, mais que toutes ne sont pas pratiques dans un cadre de gestion type. Parmi les options anesthésiantes, on a constaté que l’injection d’un anesthésique local comme la lidocaïne dans les testicules au moins trois minutes avant la chirurgie est le moyen le plus pratique et le plus sûr de réduire la douleur associée à la chirurgie. Cette approche requiert cependant que l’on manipule les porcs deux fois, ce qui n’est généralement pas pratique et peut aussi nuire à leur bien-être, car la manipulation accrue des animaux peut entraîner de plus longues périodes d’inconfort et de stress dans l’ensemble.

L’emploi d’un anesthésique général a été jugé indésirable, car il accroît le danger pour les animaux durant la phase de rétablissement. Immuniser les animaux contre la croissance testiculaire est une autre option efficace pour éliminer l’odeur de verrat; cependant, cette approche exige l’ajout d’un processus de surveillance pour détecter les animaux non immunisés ou mal immunisés. Les résultats des études sur l’utilisation d’analgésiques sont plus positifs. L’injection de kétoprofène ou de méloxicam est clairement utile pour contrôler la douleur postopératoire, et ces produits peuvent être administrés sans entraver indûment le flux de la production. Il faudrait pousser la recherche pour mieux évaluer l’efficacité et la durée d’action exactes de ces options, mais il existe suffisamment de preuves indiquant qu’elles atténuent considérablement la douleur.

Seuils d’espace

L’examen de la recherche scientifique a porté sur trois grands aspects qui interviennent dans la détermination de ce qui constitue un espace adéquat, à savoir : comment l’espace affecte le fonctionnement biologique des animaux, leurs états affectifs et leur capacité d’exprimer des comportements naturels.

Ce que dit la science. La démarche du Comité scientifique a consisté à examiner les besoins d’animaux de différents types et de différentes tailles à différentes étapes de la production.

Stalles de gestation – Selon les résultats de l’examen, lorsqu’on utilise des stalles de gestation, il est essentiel de garder les truies et les cochettes gestantes dans des stalles adaptées à la taille de chaque animal. Plus précisément, les données scientifiques montrent que les stalles doivent être suffisamment grandes pour que les truies puissent :

  • Rester debout sans toucher les deux côtés de la stalle à la fois.
  • S’allonger sans que leur pis déborde dans la stalle adjacente.
  • Rester debout sans toucher les deux extrémités de la stalle à la fois.
  • Rester debout sans toucher les barres du haut.

On note que les stalles de gestation classiques [58 – 60 cm (22,8 – 23,6 po)] peuvent ne pas être assez larges pour que les grosses truies puissent s’y allonger sur le côté, surtout vers la fin de la période de gestation.

Porcs non sevrés, de croissance et d’engraissement – Pour les porcs non sevrés et les porcs de croissance et d’engraissement, une grande partie du travail du Comité scientifique a consisté à utiliser la somme des connaissances disponibles pour élaborer des formules actualisées afin de déterminer les seuils d’espace appropriés. On a notamment cerné deux points où le bien-être est compromis, en ce qui a trait au comportement et à la productivité. Le rapport du Comité scientifique donne de l’information qui vient étayer les processus décisionnels à l’appui de saines pratiques de bien-être tout en tenant compte des facteurs économiques et des pratiques actuelles. Les formules actualisées offrent aux producteurs une base pour déterminer avec plus de précision ce qui constitue un bon équilibre entre la protection du bien-être et l’efficacité globale de la production.

Gestion sociale des truies

La science de la gestion sociale des truies vient étayer le débat sur les stalles de gestation et le logement collectif, ainsi que sur les seuils d’espace.

Ce que dit la science. Les données scientifiques ont fourni l’éclairage suivant :

  • On a élaboré des stratégies de gestion pouvant servir à réduire les agressions aux moments clés où le risque d’agression est élevé, comme durant les périodes où s’établit la hiérarchie sociale et où les animaux sont en compétition pour les aliments.
  • Le comportement d’évitement peut être une stratégie utilisée par les truies pour ne pas s’impliquer dans des interactions combatives. Par conséquent, pour réduire les agressions, il peut être important de concevoir les enclos de manière à permettre aux truies de manifester plus facilement un comportement d’évitement, en prévoyant une surface au sol suffisante.
  • L’âge, le rang social et l’expérience passée des truies, ainsi que la stabilité et la taille du groupe, ont des incidences sur la qualité de l’intégration et du rendement des animaux dans de nouveaux groupes.
  • Bien gérée, la pratique qui consiste à mélanger les truies avant l’implantation ne devrait pas nuire à la performance de reproduction.

Méthodes d’euthanasie

Le Comité scientifique a revu ce chapitre après la rédaction de son rapport initial afin d’y inclure de nouveaux résultats de recherche.

Ce que dit la science. L’examen de la recherche scientifique montre que lorsque l’euthanasie s’impose, accomplir cette tâche efficacement et sans cruauté nécessite l’emploi d’une méthode qui procure : 1) une perte de conscience instantanée et 2) une mort rapide sans que l’animal reprenne conscience.

Lorsqu’elles sont appliquées avec une force suffisante, le traumatisme contondant et le pistolet à tige non perforante sont des méthodes efficaces pour euthanasier les porcelets non sevrés; elles entraînent immédiatement l’inconscience et la mort.

Le pistolet à tige perforante est une méthode efficace pour euthanasier en une seule étape les porcs de moins de 120 kg; c’est aussi une méthode rentable, et sûre pour les préposés. Pour les truies adultes et les verrats, le pistolet à tige perforante cause une perte de conscience, mais une seconde étape – l’exsanguination – est nécessaire pour obtenir la mort.

Quand il est bien exécuté, un coup de feu est aussi efficace comme méthode d’euthanasie, mais la sécurité des humains est une préoccupation.

Consultez le rapport du Comité scientifique pour avoir des renseignements complets

Le présent Résumé : La science du Code pour les porcs présente les faits saillants des résultats du rapport du Comité scientifique du Code pour les porcs

Le travail du Comité scientifique appuie (mais ne détermine pas) le libellé définitif des exigences et des recommandations précisées dans un code de pratiques.

Les révisions des codes de pratiques lancées entre 2010 et 2013 s’inscrivent dans le projet « Répondre aux attentes du marché intérieur et international en matière du bien-être des animaux d’élevage », dont le financement est assuré par le programme Agri-flexibilité d’Agriculture et Agroalimentaire Canada dans le cadre du Plan d’action économique du Canada.