Introduction

L’approche nationalement coordonnée du Canada pour l’évaluation des soins aux animaux

Le Programme d’évaluation des soins aux animaux pour les bovins laitiers s’inscrit dans l’approche du Canada à l’égard du bien-être des animaux d’élevage, une approche coordonnée à l’échelle nationale par le CNSAE. Élaboré par le CNSAE, le processus du Cadre d’évaluation des soins aux animaux se veut une plateforme dont les groupes de l’industrie peuvent se servir pour construire des programmes d’évaluation adaptés à chaque espèce et montrer ainsi qu’ils respectent les Codes de pratiques pour le soin et la manipulation des animaux d’élevage.

On trouve tous les détails sur le CNSAE et le processus du Cadre d’évaluation des soins aux animaux sur le site www.nfacc.ca.

« Quand il s’agit des soins quotidiens aux animaux d’élevage, ce sont les éleveurs qui sont aux premières lignes » dit Caroline Ramsay, coordonnatrice du Cadre d’évaluation des soins aux animaux au CNSAE. « Il est indispensable d’avoir leurs commentaires sur l’élaboration d’un programme d’évaluation pour que ce programme utilise une approche qui tient la route, qui puisse être appliquée efficacement dans les élevages de tout le Canada. »

Une rétroaction essentielle à des évaluations du bien-être animal qui tiennent la route

Le secteur laitier prend l’initiative en menant le premier essai pilote basé sur le processus du Cadre d’évaluation des soins aux animaux du CNSAE

Le secteur laitier canadien a été le premier à faire l’essai pilote d’un Programme d’évaluation des soins aux animaux selon le processus du nouveau Cadre d’évaluation des soins aux animaux

L’essai pilote du programme s’est déroulé en mai et juin 2013 dans 37 élevages laitiers bénévoles au pays, selon un processus mené conjointement par les Producteurs laitiers du Canada (PLC) et le Conseil national pour les soins aux animaux d’élevage (CNSAE) avec une équipe de coordonnateurs, d’évaluateurs, de validateurs et de producteurs. Des vétérinaires et de nombreux conseillers de l’industrie laitière ont aussi collaboré au projet.

Une mesure de soutien à l’élaboration du programme

L’objectif était d’évaluer la version préliminaire du Programme d’évaluation des soins aux animaux élaboré pour les fermes laitières canadiennes selon le processus du cadre mis au point par le CNSAE. Une équipe composée de producteurs laitiers, de chercheurs, d’experts, d’une évaluatrice officielle du bien-être animal, d’un représentant des groupes de défense du bien-être animal, d’une représentante des services alimentaires et d’un vétérinaire a collaboré à créer ce programme préliminaire. On a beaucoup mis l’accent sur la collecte des commentaires des producteurs à la faveur d’un essai pilote sur le terrain pour favoriser une approche pragmatique. Les résultats ont ensuite été étudiés par l’équipe d’élaboration du Programme d’évaluation des soins aux animaux, et l’on a apporté des ajustements à la version préliminaire; tout cela s’inscrivait dans une série d’étapes prévues avant le parachèvement du programme.

Le processus-cadre du CNSAE ne comprend pas un deuxième essai pilote, mais les PLC veulent être bien préparés avant de mettre le programme à exécution dans les élevages canadiens. Ils prévoient donc mener un deuxième projet pilote impliquant davantage d’élevages en 2014. On veut ensuite parachever le programme et commencer à l’appliquer en 2015-2016, après quoi il sera pleinement appliqué, avec des évaluations officielles de toutes les fermes laitières canadiennes en 2017-2018.

Bon pour les animaux, pratique pour les éleveurs

Le premier essai pilote du Programme d’évaluation des soins aux animaux a été mené avec succès et a généré de précieux commentaires. 

Dans l’ensemble, la rétroaction des participants à l’essai pilote a été positive et favorable aux objectifs du programme. On s’entend notamment sur le fait que les programmes d’évaluation des soins aux animaux doivent avoir un intérêt pour les éleveurs et pour les animaux dont ils s’occupent.

Ces résultats viendront étayer la conception du programme définitif, qui devra réponde à l’objectif de synchroniser ce qui est bon pour les animaux avec ce qui fonctionne pour les éleveurs – deux éléments jugés essentiels à une approche efficace, qui puisse être appliquée avec succès dans toutes les fermes laitières canadiennes.

Un volet de l’initiative proAction des PLC 

Les Producteurs laitiers du Canada (PLC) conçoivent le Programme d’évaluation des soins aux animaux pour qu’il soit appliqué dans le cadre de leur nouvelle initiative : proAction. Le but de cette initiative est d’uniformiser l’exécution à l’échelle nationale des mesures de validation de la qualité du lait, de la salubrité des aliments, du bien-être animal, de la biosécurité, de la traçabilité et de l’environnement en combinant ces éléments sous l’infrastructure existante du programme de salubrité des aliments à la ferme : Lait canadien de qualité (LCQ).

« L’initiative proAction vise à intégrer les programmes à la ferme pour la prochaine génération, d’une manière efficace, qui fonctionne bien pour les animaux et les producteurs et qui tienne compte des attentes sociétales, dit Wally Smith, président des PLC. Nous croyons qu’il faut être proactif, aborder l’évolution des besoins et assouvir la soif de connaissances des consommateurs quand il s’agit de leurs aliments. Nous croyons aussi que nous, les producteurs, devons jouer un rôle de premier plan dans la conception du programme pour qu’il soit efficace, pratique et qu’il favorise une bonne gestion agricole. Le c.a. et nos membres y voient une occasion de rationaliser et de coordonner diverses pratiques de gestion exemplaires dans un même cadre. »  

Résultats sommaires

Les commentaires en bref

Principaux résultats de l’essai pilote laitier

L’essai pilote laitier a suscité chez les producteurs et les validateurs toutes sortes de réactions que l’équipe d’élaboration a soigneusement étudiées. Dans l’ensemble, ces résultats se ramènent aux points de vue suivants :

Le programme avance bien. La rétroaction sur le programme préliminaire a été généralement positive; elle confirme que pour passer aux prochaines étapes du processus, il n’y a plus que certains détails à régler – il n’est pas nécessaire d’apporter des changements majeurs. 

Les producteurs savent que le programme est nécessaire. Les éleveurs ayant participé à l’essai pilote ont été clairs : ce genre de programme d’évaluation des soins aux animaux « doit être en place » dans tous les élevages et présente un intérêt pour l’industrie.

L’efficience est une priorité essentielle. Il est important pour les producteurs d’employer efficacement le temps et le travail qu’ils consacrent au programme. Dans l’ensemble, ils jugent que le programme préliminaire leur a coûté du temps et du travail supplémentaire, mais pas trop, et qu’il leur a été utile. Toutefois, comme on envisage d’autres améliorations, il demeure essentiel de trouver de nouvelles façons d’alléger le temps et le travail requis des producteurs tout en préservant l’efficacité et la haute qualité du programme.

La sensibilisation et la formation sont indispensables. Les participants étaient tous d’accord pour dire que le programme exigera une période de sensibilisation et de formation pour les producteurs, les évaluateurs officiels et les coordonnateurs.

Les paramètres doivent être précisés. Le programme est très orienté sur les indicateurs « axés sur les résultats » – autrement dit, sur des résultats concrets et mesurables – et tous les participants étaient d’accord avec ce principe. Ils ont cependant mentionné quelques points à clarifier, par exemple : 1) la question de la taille d’échantillon appropriée pour l’évaluation et 2) la question de savoir qui sera responsable de prendre les mesures pour évaluer les indicateurs de l’état de chair, des blessures et de la boiterie.

Il faut limiter les coûts et la paperasserie. C’est là une préoccupation majeure, évoquée tout au long de l’essai pilote. Ce n’est pas que le programme est trop coûteux ou qu’il comporte trop de paperasse sous sa forme actuelle, mais pour qu’il reste le plus efficient possible, il faut clairement s’engager à améliorer constamment ces aspects jusqu’à la version finale.

Questions et réponses

Questions-réponses : Vers un programme convivial pour les animaux et les éleveurs

Conjuguer l’assurance du bien-être avec des approches pratiques et efficientes

L’un des acteurs clés de l’évaluation des soins aux animaux dans l’industrie laitière canadienne est Ron Maynard, producteur laitier de l’Î.-P.-É. et vice-président des Producteurs laitiers du Canada.

Il discute avec nous du programme d’évaluation et du rôle de l’essai pilote :

Q : Pourquoi l’évaluation des soins aux animaux est-elle nécessaire?

Ron Maynard : Elle s’inscrit dans une tendance générale : les clients et les consommateurs réclament plus d’information sur la manière dont les aliments sont produits. Il ne suffit pas de leur parler de nos pratiques. Nous devons pouvoir prouver ce que nous faisons.

Ce qui nous intéresse, c’est de donner des assurances à nos acheteurs sur plusieurs aspects importants, dont le bien-être animal. Nous avons travaillé avec le CNSAE à l’élaboration de la version révisée du Code de pratiques pour le soin et la manipulation des bovins laitiers, qui explique comment nous gérons les soins aux animaux d’élevage par des pratiques responsables. La prochaine étape est de pouvoir prouver que les fermes laitières respectent le code. C’est ce que fera le Programme d’évaluation des soins aux animaux.

Q : Quels sont les avantages pour les producteurs?

Ron Maynard : D’abord et avant tout, le Programme d’évaluation des soins aux animaux vise à s’assurer que l’on s’occupe des bovins laitiers de façon responsable. C’est la bonne chose à faire envers les animaux, mais c’est tout aussi important pour la prospérité de l’élevage, car des vaches saines et confortables produisent un lait plus abondant et de meilleure qualité.

Nos éleveurs se sont déjà engagés à prendre soin de leurs animaux, et sur le terrain, il y a beaucoup d’éleveurs qui font du très bon travail pour continuer à innover. Dans tous les aspects de la production, nous devons toujours avoir une mentalité progressive d’amélioration continue pour préserver notre efficience et notre viabilité. Les évaluations ne font pas que donner des assurances à nos acheteurs : elles sont un important outil pour mesurer nos progrès et nous aider à trouver des moyens de continuer à nous améliorer. C’est aussi vrai au niveau de chaque ferme que dans l’industrie dans son ensemble.

Q : Quels sont les principaux défis et comment sont-ils abordés?

Ron Maynard : Notre plus grand défi est de simplifier le processus. Temple Grandin l’a dit maintes fois : « On gère ce qu’on mesure », et nous mettons l’accent là-dessus. Mais ces mesures doivent être prises d’une manière qui ne prend pas trop de temps et qui est faisable dans tous les élevages, de 25 vaches ou de 1 200.

Le code de pratiques comporte 64 exigences et 283 pratiques exemplaires recommandées, qui sont des façons dont les producteurs peuvent respecter les exigences. Cela fait beaucoup de choses à mesurer.

Pour relever le défi, en élaborant le programme nous avons beaucoup insisté sur la définition d’indicateurs axés sur les résultats et sur les animaux, qui permettent d’évaluer plusieurs exigences du code en même temps. Cela nous a ramenés de 64 indicateurs à peut-être moins de 20. Nous nous sommes fait aider par des chercheurs de pointe pour repérer et élaborer des indicateurs efficaces qui rendront le processus aussi efficient et pratique que possible tout en préservant la robustesse et la fiabilité de l’évaluation. Nous avons fait beaucoup de chemin, et la rétroaction à l’essai pilote nous aidera à nous améliorer encore davantage.

Q : Quel poids faut-il accorder aux résultats de ce premier essai pilote?

Ron Maynard : Ces résultats sont très importants, car on a accompli beaucoup de travail dans l’élaboration du programme. Toutefois nous savons très bien qu’à ce stade, notre échantillon est très petit. Nous aviserons et nous apporterons des ajustements, après quoi nous avons l’intention de mener un deuxième essai pilote avec un plus grand nombre d’élevages en 2014.

À toutes les étapes du processus, nous voulons nous assurer que les choses vont bien et que s’il y a des problèmes qui se posent, nous y consacrerons le temps et les efforts nécessaires. Nous saurons mieux où nous en sommes après le prochain cycle, mais jusqu’à présent, les indications sont très positives et prometteuses. Nous sommes en bonne voie de respecter les échéances de mise en œuvre qui étaient prévues.

Cibles et étapes critiques

  • 2013 – Mener le premier essai pilote, apporter les modifications nécessaires, harmoniser avec les indicateurs LCQ existants 
  • 2014 – Élaborer le matériel didactique, donner la formation, mener le deuxième essai pilote
  • 2015-16 – Appliquer le programme sur le terrain, commencer l’étalonnage, nous concentrer sur la tranche inférieure de 25 % des élevages où il y a des problèmes
  • 2017-18 – Parachever les évaluations officielles et mettre le programme en œuvre dans tous les élevages

Perspective globale

La confiance aveugle, ça ne fonctionne plus. Les consommateurs d’aujourd’hui veulent être sûrs que les pratiques responsables en matière de soins aux animaux sont suivies. Cela signifie qu’on nous demande de plus en plus non seulement de dire que c’est bien le cas, mais de le prouver – par des mesures comme les programmes d’évaluation.

On gère ce qu’on mesure. L’évaluation est aussi un outil de bonne gestion pour les producteurs et pour l’industrie. Pour que l’initiative porte fruit, les producteurs doivent être certains que les normes et les approches d’évaluation sont pragmatiques, et qu’elles sont établies et administrées de façon juste.

Les évaluations dans une perspective globale

Une demande croissante de transparence et d’assurances

Les avancées dans l’évaluation des soins aux animaux sont le reflet d’une évolution qui se produit dans bon nombre des grandes régions de production vivrière autour du monde.

Dans le contexte actuel en effet, les gens sont plus intéressés par la provenance de leurs aliments et veulent des assurances que l’on utilise des pratiques responsables.

On s’attend de plus en plus à ce que les industries de l’élevage, au pays et à l’étranger, communiquent leurs façons de faire les choses, mais aussi qu’elles fournissent des preuves de leurs bonnes pratiques.

Des pratiques responsables à démontrer

L’un des facteurs de réussite reconnus dans le secteur laitier et par d’autres organisations de producteurs d’animaux d’élevage au Canada est que les approches cohérentes et communes à l’échelle du pays et des secteurs de production comportent de nombreux avantages.

Voilà pourquoi les groupes membres du CNSAE ont mené l’élaboration du Cadre d’évaluation des soins aux animaux selon une approche commune et coordonnée nationalement. C’est aussi la raison pour laquelle le secteur laitier utilise ce cadre pour élaborer son Programme d’évaluation des soins aux animaux.

Le Canada prend la tête du peloton

L’un des principaux avantages de cette approche est son pouvoir de communiquer un message clair et conséquent sur la façon dont le Canada aborde le bien-être des animaux d’élevage.

Elle facilite notamment l’uniformité des communications le long de la chaîne de valeur et entre les organisations de producteurs, ainsi que l’efficacité des communications avec la clientèle, le marché de la consommation et la société en général, au pays comme à l’étranger.

Asseoir solidement l’avenir

L’aboutissement de ce processus – un Programme d’évaluation des soins aux animaux pour l’industrie laitière du Canada – est vu comme l’une des pierres angulaires d’un bel avenir.

Il s’agit de démontrer qu’il y a des normes dans l’industrie. De démontrer aussi qu’il y a une approche progressiste et durable à l’égard des soins aux animaux, une approche que tout le monde, des éleveurs aux consommateurs, peut appuyer et en laquelle on peut avoir confiance.

Pour en savoir davantage, visitez le site www.nfacc.ca.

« Répondre aux attentes du marché intérieur et international en matière du bien-être des animaux d’élevage » est un projet dont le financement est assuré par le programme Agri-flexibilité d’Agriculture et Agroalimentaire Canada dans le cadre du Plan d’action économique du Canada.